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20 décembre 2021 1 20 /12 /décembre /2021 21:24

Pour inaugurer ces "petites cogitations chaotiques" (et philosophiques), je vais non pas faire un compte-rendu complet de cette première (agréable) expérience de café-philo (ce sera plutôt un thé, pour moi, svp!),  mais partir de cette discussion en intégrant à mon texte des paroles qui ont été dites à cette occasion (pardon si je ne site pas les noms des participants, je n'ai noté que les idées, j'espère qu'ils me pardonneront) et développer un peu plus le sujet que nous n'avons finalement fait qu'effleurer... et qui ne sera encore qu'effleuré ici. Je ne prétends absolument pas détenir la vérité ou pousser mes idées jusqu'au bout de la réflexion (ce qui me semble impossible tellement tout ceci est vaste et entraine forcément d'autres questions). L'exhaustivité et la dissertation universitaire ne seront donc pas de ce propos et... et la prise de tête non plus! Je ne jette ici que quelques pensées de manière quelque peu décousue (un peu comme notre discussion), quelques pistes, quelques cogitations,... et, j'espère, un brin de sagesse.


Peut-on se connaître soi-même?  voilà le sujet, proposé par Fernanda, qui fut choisi ce samedi-là parmi 5 autres. Avec le peut-on se sont liés le comment , le pourquoi et le qu'est-ce que. Difficile de garder la discussion sur le sujet stricte! Mais nous avons bien partagé, échangé, discuté et sommes ressortis de là, peut-être, en se connaissant un peu plus soi-même par l’interaction avec les autres.


Fernanda a souligné la nécessité de se connaître soi-même pour pouvoir se changer, voire se protéger, j'ajouterais sans doute à cela, pour savoir ce dont on est capable de faire. On est parfois surpris par ses propres réactions et il me paraît évident que pour se connaître il faut d'abord avoir conscience de son existence propre et du monde qui nous entoure. La devise de Socrate "Connais-toi toi-même", inscrite sur le temple de Delphes, nous invite à nous observer en tant qu'être humain. Pour les philosophes grecs de l'Antiquité, la connaissance de soi-même est synonyme de sagesse.


Ce que l'on ne montre pas de soi aux autres, le connaît-on? Se connaître est-ce aussi connaître son inconscient? Ou n'est-ce connaître que son être conscient? Le Socrate de Platon considérait que le Moi ne serait rien d'autre que l'âme, l'esprit ou en d'autres termes la pensée consciente de l'individu, c'est en ce sens qu'il disait en s'adressant au jeune Alcibiade: lorsque je prétends m'adresser à ta personne véritable, c'est à ton âme que je m'adresse, et non pas seulement à ton visage ; celui qui t'aime véritablement, c'est celui qui aime ton âme, et non seulement ton corps, et "se connaître soi-même" ce n'est rien d'autre que "connaître son âme".


Cherche-t-on à se connaître pour se faire du bien? La quiétude intérieure ne peut-elle être obtenue que par une bonne connaissance de soi-même? Cette recherche nous entraînerait alors à réfléchir et à prendre conscience de certaines de nos réactions ou émotions que nous tenterions par la suite d'expliquer. Se pose alors le problème de la capacité d'explication lié par exemple à la limite du langage, à la limite de la perception de soi-même ou à celle des moyens utilisés. Est-on le mieux placé pour se connaître? Cette connaissance peut-elle être complète? Est-ce seulement une question de capacité ou n'aurait-on pas peur de ce que cette recherche pourrait révéler sur soi-même?


Pour se connaître soi-même, il faudrait prendre du recul et se remettre en question en permanence afin de prendre conscience de ses propres limites, de prendre en compte ses défauts, de développer ses qualités et dans le fond, de prendre conscience de sa véritable identité, et pourquoi pas de sa liberté par la même occasion? Nous ne l'avions pas cité, mais Blaise Pascal à lui aussi repris cette idée: "Il faut se connaître soi-même ; quand cela ne servirai pas à trouver le vrai, cela sert au moins à régler sa vie". Donc se connaître pour se changer, pour mieux interagir avec les autres, parvenir à s'aimer soi-même, accepter les bonnes comme les mauvaises choses en soi pour vivre en adéquation avec soi-même et rester vrai, pour se protéger de ses émotions, de ses réactions, pour vivre en adéquation avec son Moi, pour savoir ce que l'on veut dans la vie, pour prendre confiance en soi... pour "régler sa vie".


Cependant, l'introspection serait-elle suffisante pour se connaître soi-même? N'aurait-on pas également besoin du regard des autres et d’interactions pour se connaître? Ou ne se connait-on réellement que dans l'action? Il semblerait que pour se connaître nous ayons autant besoin  des autres que d'introspection. Je dirais que oui, dans l'action, l'on peut aussi se découvrir tel que l'on ne se connaissait pas, tel que l'on ne s'imaginait pas, se surprendre soi-même. Est-ce dire que seule l'action permettrait de se connaitre vraiment? Pour moi, ce n'est qu'un moyen de révéler une partie de ce que nous sommes et pour se connaitre nous en avons tout autant besoin que d'introspection et d'interactions avec les autres, de leur regard.


D'ailleurs, c'est dans le dialogue que Socrate, cet accoucheur spirituel comme il se définissait lui-même, conduisait ses interlocuteurs à se découvrir eux-mêmes, à prendre conscience de leurs richesses implicites. Chacun de nous peut ainsi, par le dialogue et la maïeutique, cet art d'accoucher les esprits, naître à lui-même et saisir ses propres vérités intérieures. Mais la question reste, peut-on réellement se connaître soi-même? Pour conclure, j'aurais tendance à répondre qu'il faut savoir accepter de ne pas tout connaître de soi, accepter de ne pas se connaître totalement, notamment puisque nous sommes des êtres en perpétuelle évolution, et... accepter d'être capable d'encore se surprendre soi-même.

 

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commentaires

M
Bien le bonsoir ! ;)
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S
Coucou Mimi!<br /> Merci de ton passage.<br /> Comment vas-tu ?

Chaos D'écritures

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  • : "Ici commence le temps de l'anarchie universelle, de la liberté ; l'état naturel de la nature, le temps antérieur au monde." (Novalis) Née du chaos primordial de la création, dans un océan d'écriture, je laisse des traces d'encre, des mots, des lignes chaotiques sur tout ce que je touche... En éternelle dilettante ! ©Seshet Noun Tous droits réservés.
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